Pôle Jeunesse

Un axe important de l'activité de l'association concerne les projets et dispositifs qu'elle met en place pour les jeunes. L'enjeu de la jeunesse en Guyane est en effet central, plus de la motié de la population ayant moins de 25 ans. 

Ancrée dans les valeurs de l'éducation populaire et nourrie par des réflexions de fond (sociologie de la jeunesse, politiques publiques, posture d'accompagnement, etc.), La Critic déploie son action en direction des jeunes dans une démarche globale, entre information jeunesse, intervention sociale, accompagnement socioprofessionnel et mobilisation collective.

 

Schema Proc Pol Educ Pop

La perspective de l'émancipation

Travailler auprès des jeunes implique de considérer leurs vécus et leurs parcours, dans toute leur complexité. Cela induit la prise en compte les problématiques dans lesquelles elles et ils s'inscrivent, qu'elles soient sociales, administratives, familiales ou ayant trait à la santé. En effet, agir auprès des jeunes nécessite d'appréhender des situations de décrochage scolaire, de non-recours aux droits, de violences intra-familiales, de grande précarité, d'addictions, de risque suicidaire, etc. Dans ce contexte, plus que victimes, les jeunes sont les premier.ères acteurs.trices de la résolution de leurs problème en tant qu'expert.es de leur réalité. Leur potentiel est à ce titre important, tant leurs compétences sont nombreuses, qu'elles soient linguistiques (plusieurs langues parlées), non-formelles ou informelles (savoirs traditionnels, pratiques culturelles ou sportives...). Les jeunes guyanais.es témoignent aussi d'un engagement important qui se donne à voir à travers leur implication associative (bénévolat, service civique) ou leurs initiatives.

Pour répondre à ces enjeux, chaque projet jeunesse que nous mettons en oeuvre répond aux enjeux de l'émancipation individuelle (estime de soi, autonomie) et collective (puissance d'agir), dans un objectif de transformation sociale et d'amélioration des conditions d'existence.

L'éthique de la pratique

Au-delà de la question des outils et dispositifs mobilisés dans l'action auprès des jeunes, le principal enjeu concerne la posture au travers de laquelle se tisse la relation avec ces jeunes. En effet, dans nos actions, l'enjeu principal est de pouvoir nourrir cette confiance sans laquelle le travail avec les jeunes serait impossible. Cela induit aussi d'être capable de s'adapter et de trouver le bon dosage entre "engagement et distanciation". On peut évoquer ici l'éthique du care (sollicitude), qui est selon nous constitutive des métiers de la relation. Elle s'appuie sur des compétences relationnelles (empathie, ouverture, patience...) et interculturelles, qui plus est dans le contexte guyanais, ainsi que sur des principes forts: prendre en compte plutôt que prendre en charge, comprendre plutôt que juger, faire-avec, allers-vers, analyser les situations dans leur globalité, valoriser, etc. Si cette pratique éthique se joue notamment dans la relation interindivuelle (accompagnement), elle peut comporter aussi une dimension collective au travers de l'animation de groupe (posture pédagogique).